C’est au XVIIIe seulement que le salon s’érige en institution clé de la république des Lettres. Pourquoi ? 

D’abord en ce qu’il témoigne alors de l’avènement de Paris, de la “Ville” (à côté de la “Cour” de Versailles et parfois contre elle) comme principal accélérateur de carrière. Marivaux entre à l’Académie grâce à Mme de Tencin, Montesquieu grâce à Mme de Lambert, d’Alembert grâce à Mme du Deffand. La riche Mme Geoffrin, égérie des Encyclopédistes, commande des tableaux, distribue des subsides. 

Montesquieu lit L’Esprit des lois chez Mme de Tencin et Beaumarchais Le Mariage de Figaro chez la maréchale de Richelieu, bien que la pièce soit encore interdite par Louis XVI. 

Les salons s’ouvrent également aux étrangers de marque passant par Paris, Hume, Bolingbroke, Kaunitz, qui donnent à la culture française un écho européen.